• lettre aux gouvernants...

    Banksy  :  le Parlement   ( britannique, oui mais pas que ... )

     

     

    S’ils ont peur !

    Donnez-leur l’au-delà

    ils se tiendront tranquilles

     

    S’ils ont faim !

    Donnez-leur la guerre

    ça les occupera

     

    S’ils ont soif !

    Donnez-leur du sel

    qu’ils attendent votre eau

     

    S’ils sont seuls !

    Donnez-leur le sexe

    ils oublieront l’amour

     

    S’ils n’ont rien !

    Donnez-leur des enfants

    ils croiront posséder

     

    S’ils sont pauvres !

    Donnez-leur des fêtes

    dont ils sont le spectacle

     

    S’ils sont riches !

    Pourquoi leur donner

    ce qu’ils vous paient cher

     

    S’ils sont morts !

    Donnez leur place à qui

    oublie rapidement

     

    S’ils sont pressés !

    Ne donnez rien

    ils se croiraient vivants

     

    S’ils doutent !

    montrez-leur de l’art

    ils croiront à son besoin

     

    S’ils s’ennuient !

    Donnez-leur la gloire

    ils se verront immortels

     

    S’ils se révoltent !

    Donnez-leur un chef

    et puis vous reviendrez

     

    S’ils ne croient plus !

    Donnez-leur des prêtres

    ils ne croient pas

     

    S’ils croient au temps !

    Qu’on leur donne l’heure

    ils se croiront riches

     

    S’ils sont nus !

    Donnez-leur des miroirs

    où l’âme ne se voit pas

     

    S’ils sont moines !

    Dites-leur que la chair

    est moins nue que l’esprit

     

    S’ils sont titrés !

    Donnez-leur une truie

    chacun comprendra

     

    S’ils sont saints !

    Donnez-leur la honte

    c’est ce qu’ils cherchent

     

    S’ils sont trop bêtes !

    occupez-les d’eux-mêmes

    ça prendra du temps

     

    S’ils sont jeunes !

    Donnez-leur la violence

    ils vieilliront vite

     

    S’ils ont raison !

    qu’on les laisse parler

    ils s’affaiblissent

     

    Si personne ne bouge !

    c’est qu’ils sont ailleurs

    et vous êtes perdus…

     

     


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  • le Palestre de Samos

    ill. jlmi  2023

     

    Nicolas était grec orthodoxe

    Et enterrait

    Les restes du repas dans le

    Transtevere

    Les chats le suivaient parmi

    Les berges

     

    Nicolas était artiste peintre

    Il enfouissait

    Ses pinceaux dès qu’il avait

    Fini une toile

    Puis on allait fêter ça à deux

    Avec un mezzo

    De vin rouge un peu âprelet

     

    Un jour on trouva son corps

    Dans l’herbe

    Sale du Tibre c’était Pâques

    Chez lui on

    Chantait Jésus est ressuscité

     

     


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  • Palestre de Samos   (extrait inédit)

    ill.   jlmi2023  (d'après Alain Faure)

     

    Mourir à dix ans n’est rien

    Mais pas puceau

     

    Méningite cérébrale le feu

    Des piqures

    Toutes les heures pendant

    Des jours

     

    Alors que vienne l’amie de

    La famille

    Qu’elle se déshabille enlève

    Sa culotte

     

    Et que je voie qu’elle touche

    En pleurant

    Sans rien d’autre à faire que

    De frôler

    le Grand Mystère des grands !

     

    Mourir n’est rien quand on

    A dix ans et

    Qu’on n’en saura pas plus

     


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  • Palestre de Samos  (extrait inédit)

    ill. jlmi 2023 (sur Mireio84 - Buvards gourmands)

     

     

     

    Le mot buvard est mort

     

    Il savait lire

    À l’envers et garder une

    Confidence

     

    Son vert bucolique et ses

    Crépuscules

    Cramoisis donnaient l’air

    Classiques

    À toutes tables de bureau

     

    Un morceau

    Sous les aisselles : la fièvre

    Montait

    On coupait à l’école froide

     

    Certains mastiquaient des

    Boulettes

     

    Pour le goût d’encre sèche

    Des songes

     


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  • toile  Charlotte Baston aka Shyn 00

     

    Tu m’expliques

    Notre lit ne doit être éclairé

    Que par des

    Fleurs blanches la lune nos

    Corps nus

     

    Notre chambre doit bruire

    Du seul frottement soyeux

    D’un drap piqué d’étoiles

     

    Que notre bouche ne doit

    Rien dire laisser le souffle

    Passer comme une volée

    D’oies sauvages un arôme

    Que jamais nous ne serons

    Plus près l’un de l’autre que

    Les épis d’un champ de blés

    Ou les nœuds d’un bambou

     

     

     


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