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    ill. courtesy Linda Zacks

     

    Malheur

    Aux gens trop heureux !

    Mais

    Nos corps ne voulaient

    Rien savoir

     

    Ils parlaient de soleils

    Très anciens

    Et de mondes tellement

    Habitables

     

    Que la moindre caresse

    Soulevait

    Des océans de plumes

    Sur la peau douce

    De l’âme

     

    Où la paix

    Peut se poser  comme

    Se repose

    Sur la houle

    Le vol têtu des oiseaux

    Migrateurs

     


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  • L’Afrique est dans le chant

    Pas dans la faim

    La corruption ni le sida non

     

    Mais dans la faim et le sida

    Qui chantent

    Malgré la corruption  

     

     

     

    ill. courtesy Linda Zacks

     

    L’Europe est

    Dans l’humiliation du chant

     

    L‘argent n’a d’autre épopée

    Que les sons creux

    Du tambour

    Et la paix

    N’est repue que pour dormir

    Dans les lits souillés

    D’indifférence

     

    L’Amérique

    Ne veut pas savoir

    Et l’Asie se prend à l’oublier 

     

    Guerre un peu partout

    Famines tortures

    Fanatismes

    Haines

    Par amour d’une cause

     

    Et la vengeance borgne

     

    L’aveugle épidémie

    Des droits

    Du sol

    Du sang ou du plus fort

     

    Et l’argent qui tue sans

    Regarder  

     


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  • Du marchand d’armes A. R.

     

     

    ill. zacks & jlmi

     

    Lors du pillage 

    D’une caravane d’Ethiopie

    On a trouvé

    Deux malles en fer

    Pour le bateau de Marseille

    Qui part de Djibouti

     

    Dedans il n’y avait

    Que des carnets griffonnés

    Et des bouts de papier

    Beaucoup

    Dont l’encre semblait pâle

     

    On s’en servit

    Parce qu’ici le bois est rare

    Pour allumer le feu

    Du bivouac

    C’était mieux que la crotte

    De chamelle

     

    Quelqu’un a reconnu écrite

    En français

    Et en arabe l’en-tête

    De lettre

     


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    ill. courtesy linda zacks

     

    Je ne pleure pas

    Sur le massacre des derniers

    Néanderthals

    Par un parti de Cromagnons

    …/…

    Ni sur les morts de Marignan

    De la Marne

    D’Hiroshima ou des fascismes

    Je ne pleure plus 

    Trop de larmes déjà 

    Trop de temps a passé dessus 

    Mais je meurs

    De chagrin lentement sûrement

    A petit feu

    Comme celui qui

    Chaque jour

    Boit à une source empoisonnée

    Parce que ça dure

    Du Cambodge au Rwanda

    Et d’une Jérusalem à une autre

    Et des tours de New York

    A la gare de Madrid

    Parce qu’on n’a rien appris ni

    Compris pourquoi

    Ceux qui tuent croient toujours

    Qu’il n’y avait

    Rien d’autre à faire

    Pour le bonheur des hommes

    Ou la gloire d’un dieu

    Qui sont deux choses

    Dont nous ne saurons jamais rien

    Sauf qu’entre temps

    On a tué la terre pour de l’argent 

     

     


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  • Ils disent « paix »

    Mais c’est de l’arsenic rose

    En sachets

    Qu’on dépose sous la porte

    Et dans les maisons

    Contre les rats

     

     

     ill. courtesy Linda Zacks

     

     

    Contre les gens dont on dira

    Plus tard

    En jetant les cadavres

    Ils n’étaient pas comme nous

     

    Ils disent « paix »

    Mais c’est le taux de la rente

    Qui tue sans

    S’occuper de qui ni comment

     

     

     


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